En juillet 2012, la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR), Mme Geneviève Fioraso lançait le processus de concertation des Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. En tant que premier mouvement associatif français d’éducation à la science et par la science, nous, Les Petits Débrouillards, sommes convaincus que la rénovation du pacte qui lie nos institutions d’ESR à notre société ne passe pas que par une réforme du management et par le dialogue d’une corporation avec ses tutelles.
Certes, tout le monde s’accorde à simplifier le millefeuille bureaucratique produit ces 20 dernières années. Mais l’évolution du schéma d’ESR concerne l’avenir des jeunes en situation de chômage massif et durable, les stratégies de formation (et celle de leur famille), l’intégration des fonctions culturelles et territoriales des établissements d’ESR, une ouverture du système français de recherche d’innovation (SFRI) aux enjeux d’innovations sociales et socio-‐économiques, et la création de plan d’excellence sociale par ces établissements.
La démarche actuelle est, de notre point de vue, conçue au profit de certains de ses « usagers », et focalisée principalement sur des recherches d’exportation pour les marchés, les brevets, les rentes et les royalties. Le rapport de nos sociétés à la connaissance ne peut plus se satisfaire d’une division intellectuelle du travail poussée à l’extrême, qui voudrait qu’il y ait des lieux où l’on pense (les institutions d’ESR) et des lieux où l’on fait (la société).
Or, cette démarche actuelle sous-estime les apports des différentes catégories d’acteurs sociaux, au premier rang desquels ceux du secteur non marchand et associatif, à l’évolution des process, des objets et des idées.
Si les Assises doivent servir à pacifier le milieu de l’ESR, elles doivent également permettre de nous projeter collectivement, de façon ambitieuse et financièrement tenable, à l’émergence d’un nouveau schéma du SFRI, comme à une intégration pleine et entière des sciences de la nature, des sciences humaines et sociales et des humanités, à même de générer des idées civilisatrices, de celles qui favorisent les solidarités et les émancipations individuelles et collectives et non des innovations qui asservissent l’humain plus qu’elles ne le servent. Nous espérons que nos propositions vont dans ce sens.
Toutes ces raisons nous ont poussés à énoncer 24 propositions qui centrent le débat sur la richesse des relations entre sciences, savoirs, techniques et société intégrant les questions issues du « milieu » de l’ESR. Elles prétendent à mieux lier les préoccupations du monde de l’ESR à des politiques publiques dépendant d’autres ministères :éducation nationale, économie sociale et solidaire, emploi, développement, logement et égalité des territoires.
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